Lundi 7 avril, à 09:33, Laure Bretton, du bureau parisien de l’agence de presse britannique Reuters, diffuse une dépêche qui précise : « Kouchner a déclaré qu'Ingrid Betancourt allait peut-être mieux que ne le laissaient entendre les rumeurs et les informations non confirmées qui circulent ces derniers temps sur la santé de la Franco-Colombienne, otage des Farc depuis plus de six ans. ‘Par rapport à son état de santé de santé, qui doit être dégradé bien sûr, nous avons le sentiment non seulement qu'elle est en vie mais qu'elle se porte mieux que nous l'avions dit, a déclaré le ministre des Affaires étrangères sur LCI (…) tout en reconnaissant que Paris n'avait pour l'instant toujours aucun contact avec la guérilla colombienne. La mission humanitaire dépêchée à Bogota en fin de semaine dernière attend toujours un signal des Farc, a-t-il expliqué ».
Vivian Sequera, de l’agence Associated Press, précisait, le jeudi 3 avril, qu’il y a plusieurs versions sur l’aggravation supposée de la santé de Madame Betancourt. J’avais quant à moi repris cette information le même jour, jeudi 3 avril, sur monde-info et sur leblogdrzz. A Paris, en revanche, on a fait circuler pendant des semaines et des semaines de simples rumeurs non confirmées sur la santé de Madame Betancourt. Ce n’est qu’avec l’échec – au moins momentané – de l’initiative humanitaire hispano-franco-suisse que l’on admet à Paris, concrètement depuis le lundi 7 avril, ne pas connaître avec certitude l’état de santé de Madame Betancourt.
Ivan Rioufol, dans Le Figaro du 4 avril, écrivait : « Tout faire, certes, pour libérer la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, otage des Farc depuis six ans. Mais c’est du côté du président Alvaro Uribe, et non des terroristes soutenus par le Vénézuélien Hugo Chavez, que la France doit rester. Cela va sans dire ? ».
On touche ici au problème majeur de la saga médiatico-humanitaire qui s’agite autour de Madame Betancourt. Peut-être est-elle à l’article de la mort. Peut-être la stratégie de Sarkozy finira-t-elle par aboutir à sa libération. Mais en attendant, force est de constater que l’on écarte et diabolise le président colombien Alvaro Uribe. Or, les FARC sévissent en territoire colombien. Imaginerait-on le chef de gouvernement espagnol Zapatero négocier avec des poseurs de bombes corses sur le dos de Sarkozy ? La France s’arroge-t-elle le droit de faire aux autres ce qu’elle ne supporterait pas que l’on fasse à son endroit ? Il y a dans l’affaire Betancourt un certain nombre d’ambiguïtés hautement désagréables.
Pour conclure, sachez qu’aujourd’hui, lundi 7 avril, j’apprends que de toute évidence Madame Betancourt a été transférée par les FARC dans le village de Tomachipán, au bord du fleuve Inirida, près de San José, dans la province de Guaviare. L’information provient du docteur Helver Uriel Rodríguez Cruz, un médecin des FARC capturé dans la banlieue de Bogota. Selon le Dr Rodriguez, Madame Betancourt souffrirait de paludisme et de gastrite. A noter en passant que dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 avril, les FARC ont incendié cinq camions à Tumaco, dans la province de Nariño. La paix des braves n’est pas pour ce soir. Miguel Garroté
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