mardi 16 septembre 2008

Le réchauffement iranique de la planète

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Le réchauffement iranique de la planète
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Miguel Garroté – Nous nous sommes engagés à vous communiquer toute information importante concernant d’éventuelles frappes préventives contre les installations nucléaires iraniennes. Or, selon l'Agence internationale de l’énergie atomique, « l’Iran n’a pas cessé ses activités d’enrichissement d’uranium…», informait liberation.fr, avec l’Agence France Presse, hier lundi 15 septembre 2008. « ‘…l’Iran n’a pas suspendu ses activités liées à l’enrichissement de l’uranium’. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pouvait difficilement s’exprimer de façon plus claire ce lundi dans son dernier rapport sur le programme nucléaire controversé de Téhéran. Selon le texte, l’Iran a, en outre, poursuivi l’installation de nouvelles centrifugeuses. (…) Depuis fin 2007, le régime iranien est accusé d’avoir mené des études sur une militarisation de son programme nucléaire. Ces études portent notamment, selon l’AIEA, sur la confection d’ogives, la possible conversion du missile Shahab-3 en missile nucléaire ou encore des installations pour des essais nucléaires souterrains ».
http://www.liberation.fr/actualite/monde/352063.FR.php
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Par ailleurs, « L'Iran donne les pleins pouvoirs aux Gardiens de la révolution pour la surveillance du Golfe persique. ‘La responsabilité de la défense du Golfe persique a été attribuée à la marine des Gardiens de la révolution’, a déclaré le général Yahiya Rahim Safavi. On estime que cette radicalisation de la position de l'Iran est une mise en garde pour les Etats-Unis », informe Guysen.International.News aujourd’hui mardi 16 septembre 2008.
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Dans un article intitulé «
Bombes US pour Israël, navires russes pour la Syrie » (1), Jean Tsadik, sur Metula News Agency, écrivait, avant-hier dimanche 14 septembre 2008, « 1.000 bombes bunker busters, du type le plus sophistiqué au monde, pour Israël - Nous avons été le seul media à prendre cette position, tandis que des dizaines d'autres rapportaient – sans rien contrôler – les nouvelles véhiculées par nos collègues (…) Or (…) le couperet est tombé. Le Pentagone annonçait, ce même vendredi, sa décision de vendre aux Forces Aériennes Israéliennes (IAF) non moins de 1.000 bombes intelligentes, pour un contrat total de 77 millions de dollars, soit 77.000 dollars par engin. De plus, les bombes en voie de livraison, fabriquées par Boeing, sont du modèle le plus récent, le GBU-39 (Unité de Bombe Guidée) et non des GBU-28, comme précédemment vendues à l'Etat hébreu. La GBU-39, également qualifiée par Boeing sous l'appellation SDB, pour Small Diameter Bomb (bombe de faible diamètre), allie la capacité des plus anciens modèles de pénétrer des installations souterraines fortifiées, à son poids plume pour sa catégorie. En effet, la GBU-39 ne pèse que 113 kilos, ce qui permet d'en emporter quatre sous un avion – en lieu et place d'une seule, pour les modèles antérieurs -, d'embarquer d'autres armes et munitions, et d'étendre le rayon d'action de l'appareil. D'autre part, la GBU-39 atteint régulièrement son objectif durant 50% des largages, avec un degré de précision de l'ordre de 5 mètres (du point visé), ceci diminuant sensiblement, entre autres, les dangers de dommages collatéraux. Dans l'annonce faite vendredi par le Pentagone, on apprenait aussi que Washington allait participer à l'amélioration des missiles antiaériens Patriot déployés en Israël, ce qui devrait les mettre aux normes désirées par l'Etat hébreu afin de remplir leur tâche dans son concept du bouclier de défense. La même annonce mentionnait également que l'Amérique allait livrer à son alliée 28.000 missiles antichars LAW, destinés à ses fantassins. Dans le domaine tenu secret par les deux pays, on parle avec insistance de l'envoi d'armes encore beaucoup plus sophistiquées, notamment une escadrille de bombardier furtifs, à peine sortis de leur phase de certification. Nul doute n'est permis : Israël se prépare à l'attaque des installations stratégiques en Iran, elle dispose pour ce faire de l'appui nécessaire de l'administration Bush et elle possède la capacité militaire et logistique pour mener son projet à bien (…) Presque en synchro avec l'annonce du Pentagone, Moscou révélait vendredi qu'elle allait rénover le port syrien de Tartus, afin de le transformer en pied-à-terre méditerranéen pour sa marine. L'agence Itar-Tass dévoilait, le même jour, qu'un navire atelier de la flotte de la Mer Noire se trouvait déjà à pied d'œuvre en Syrie et s'attelait à remettre en état ledit port. (…) Pour la flotte russe, Tartus constituera son unique base en Méditerranée ; acquis d'importance, puisqu'il permettra aux vaisseaux de guerre de Moscou de patrouiller en plus grand nombre hors de la Mer Noire et de ne pas avoir à repasser le Bosphore et à affronter les tempêtes d'hiver pour se voir administrer les travaux d'entretien et de gestion des armements à Sébastopol (Aqyar, en tatar de Crimée). Ceci étant d'une importance majeure au regard de la partie d'échecs maritime que disputent Washington et Moscou (…) Cette décision d'allouer Tartous aux Russes fait suite à la récente visite de Béchar Al Assad et à la présence du chef de sa flotte, la semaine dernière, à Moscou ».
(1)
http://www.menapress.com info # 011409/8
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Sur
http://www.iranmanif.org (également disponible sur desinfos.com), hier lundi 15 septembre 2008, Adnkronos écrivait : « Le guide suprême de l’Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, aurait un plan secret pour accélérer la production d'armes nucléaires en simulant une panne du réacteur nucléaire de Bouchehr. C'est ce que dit un mémorandum qui circule dans plusieurs services de renseignements occidentaux cités par le quotidien italien La Stampa. L’initiative de Khamenei remonte au lendemain du 6 septembre 2007, quand l'aviation israélienne a frappé un supposé réacteur nucléaire qui aurait été mis au point dans le nord de la Syrie. L'efficacité de cette attaque a fait peur à Khamenei qui craint que la même chose puisse arriver à des centrales nucléaires iraniennes. Quelques semaines plus tard à Téhéran, Khamenei a réuni un groupe de hauts responsables de la sécurité nationale et de l'énergie nucléaire, notamment Mohsen Fahrizadeh, (pour un projet) intitulé Projet III - le programme soupçonné de planifier le développement des armes nucléaires. À cette occasion, selon le mémorandum, Khamenei a parlé de la nécessité d'accélérer le projet militaire de manière à ce qu'il ne coure aucun risque de violation des règles du gendarme de l’ONU, l’AIEA. Au cours de la réunion, plusieurs propositions ont été examinées et à la fin des discussions, ‘Khamenei a demandé qu'un plan soit élaboré pour exploiter la matière nucléaire de l'usine de Bouchehr afin d’obtenir du plutonium’. Selon les sources citées dans le document, il y a eu des moments de tension au cours de la réunion parce que plusieurs responsables ont ‘mis en garde Khamenei à plusieurs reprises’ que s’il prenait ce chemin, l'Iran devrait ‘payer un prix politique grave’. Mais Khamenei aurait néanmoins décidé d'approuver les détails du plan qui lui avaient été présenté. Ce plan comprenait des options comme des barres chauffantes de matière pour 300 jours, produisant du plutonium de qualité inférieure au carburant militaire pour en produire 600 kilos dans le but de faire 75 bombes de faible qualité. Dans le cadre d'une deuxième option, le réacteur serait activé à sa puissance maximale pendant deux mois pour produire 120 kg de matière pour 15 bombes atomiques. Tout aurait été fait en secret de façon à coïncider avec un faux accident de réacteur - un incident qui aurait justifié aux yeux de la communauté internationale l’arrêt des activités normales ».
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dans un article intitulé « La Russie s’aligne sur la Syrie et l’Iran contre l’Amérique et l’Occident », publié avant-hier dimanche 14 septembre 2008, DEBKA file (également disponible sur desinfos.com) a écrit : « Moscou a annoncé que la rénovation a commencé sur le port syrien de Tartous pour fournir à la Russie sa première présence navale à long terme sur la Méditerranée. Pendant que les deux chefs des marines parlaient à Moscou, Sergei Lavrov, le Ministre russe des Affaires étrangères, rencontrait Manouchehr Mottaki, le Ministre iranien des Affaires étrangères, dans la capitale russe pour des entretiens sur l’achèvement de la centrale atomique de Bushehr d’ici à la fin de l’année. Les sources militaires de DEBKA rapportent que le commandant de la marine russe, l’amiral Vladimir Vysotsky et son homologue syrien, le général Taleb al Barri, ont passé tout le vendredi à travailler sur les détails de l’aménagement du port de Tartous pour héberger la flotte russe en mission en Méditerranée non loin des rivages d’Israël. La visite inopinée de Mottaki dans la capitale russe a porté sur le calendrier d’achèvement (des travaux de AtomStroiExport) sur le réacteur de Bushehr (…) Moscou l’a précisé sur un ton acerbe dans ses commentaires destinés à l’Occident et aux États-Unis en particulier. Le Président Dmitiry Medvedev a déclaré vendredi que l’attaque de la Géorgie contre l’Ossétie du Sud équivalait pour la Russie aux attentats du 11 septembre contre les États-Unis. Même si la Géorgie était devenue un membre de l’OTAN, a-t-il dit, il n’aurait pas réfléchi à deux fois avant d’ordonner à l’armée russe d’attaquer. Après avoir présenté aux médias occidentaux le dossier de Moscou sur la Géorgie, le Premier Ministre Vladimir Poutine a mis en garde les États-Unis que le stationnement du bouclier antimissile à proximité des frontières de la Russie serait un démarrage de la course aux armements en Europe. Il n’y a pas de base pour une nouvelle guerre froide, a-t-il déclaré. L’interprétation des événements de vendredi par les sources de DEBKA indiquent que les dirigeants russes ont décidé de ne pas s’engager dans la guerre froide en Europe, mais d’ouvrir un deuxième front anti-occidental au Moyen-Orient. Dans la deuxième moitié du mois d’août, DEBKA et les analystes de DEBKA-Net-Weekly ont longuement analysé cette réorientation (du deuxième front russe : Iran-Syrie), qui révèle que Moscou a décidé d’utiliser ses liens avec Téhéran et Damas pour défier les États-Unis et l’Occident au Moyen Orient ainsi que dans le Caucase, en mer Noire et dans la région de la mer Caspienne (…) En s’alignant avec Téhéran et Damas, Moscou est non seulement contre les États-Unis, mais aussi contre Israël. Cette région instable du monde est en cours de changements cataclysmiques au moment où Israël est pratiquement sans Premier Ministre compétent et que les principales décisions politiques et militaires par le reste du gouvernement sont au point mort », conclut DEBKA.
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Pour conclure, je note simplement qu’entre dimanche 14 et mardi 16 septembre 2008, soit en l’espace de seulement 72 heures, l'Agence internationale de l’énergie atomique, Guysen International News, Metula News Agency, iranmanif.org, desinfos.com, DEBKA File, La Stampa, Itar-Tass (mais oui…) et d’autres encore diffusent et relayent des informations qui contredisent et démentent les fausses allégations diffusées depuis des semaines par la plupart des médias sur la légitimité de l’expansionnisme russe et sur un soi-disant refus américain de permettre à Israël de frapper préventivement les installations nucléaires iraniennes. Je note que parmi les pantomimes ayant véhiculé ces fausses allégations figurent le New York Times et Haaretz. Quant à Libération et l’AFP, ils ont fini par lâcher quelques vérités pour la seule et unique raison que l’AIEA les a rendues publiques hier et que dès lors il leur devenait difficile de continuer à les occulter. Le dernier rapport de l’AIEA publié hier lundi 15 septembre 2008 est en effet accablant pour l’Iran. Et les informations concrètes et factuelles fournies par Metula News Agency proviennent directement du Pentagone. Il semblerait que même en période électorale - et donc transitoire - les USA n’aient pas décidé de baisser les bras, sans doute parce que boostés par le succès du ticket McCain-Palin. La Russie - qui depuis quelques semaines, par amour désintéressé pour les Abkhazes et les Ossètes, aboie très fort et s’agite beaucoup - va devoir en prendre acte. Quant à la clique de Kadima qui ressemble de plus en plus à la clique du Parti socialiste français, elle va devoir accepter que l’Etat-major de tsahal n’en a rien a cirer de la politicaille kadimesque et qu’il s’occupe, lui, Etat-major, des affaires sérieuses et importantes. Cela dit la bataille n’est pas terminée. Le télévisuel français par exemple, nous en donne la preuve chaque soir au TJ, véhiculant d’abjectes rumeurs sur Sarah Palin, rumeurs fabriquées par la valetaille obambique ; décrivant Benoît XVI comme un réactionnaire sénile qui prie le Pater en latin, un péché grave contre la laïcité ; et imputant la crise économique hexagonale à d’horribles banquiers américains, aux frères Lehmann et aux « subepraïmes », terme auquel les Français ne pigent rien mais qu’on leur assène néanmoins presque tous les jours. A demain.
Miguel Garroté
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lundi 15 septembre 2008

Benoît XVI et le Judaïsme

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Benoît XVI et le Judaïsme
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Je publie ci-dessous, d’une part, des extraits du discours de Benoît XVI adressé vendredi 12 septembre 2008 à la communauté juive de France et les réactions à ce discours (source : liberation.fr). Et d’autre part, la version intégrale de ce discours (source : Nonciature Apostolique à Paris). Ce tout récent discours de Benoît XVI aux Juifs de France qui constitue, selon le grand rabbin Joseph Sitruk, je cite, un « rapprochement historique entre le judaïsme et l’Eglise ». Miguel Garroté
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1- Benoît XVI : « Etre antisémite, c'est être antichrétien ».
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(Début des extraits du discours de Benoît XVI) - Le pape Benoît XVI a déclaré qu’« être antisémite », c’est « être antichrétien », en rencontrant des représentants de la communauté juive à Paris, vendredi, au premier jour d’une visite de quatre jours en France. « L’Eglise s’élève contre toute forme d’antisémitisme dont aucune justification théologique n’est recevable », a déclaré le souverain pontife. Et il a relevé que le théologien Henri de Lubac « a compris qu’être antisémite était aussi être antichrétien », a-t-il ajouté. « Une fois encore, je tiens à rendre un profond hommage à ceux qui sont morts injustement et à ceux qui ont oeuvré pour que les noms des victimes restent en mémoire », a-t-il affirmé. Le pape a aussi souligné «le rôle éminent» joué par les Juifs de France dans l’histoire de France. « Je ne peux omettre, en une occasion comme celle-ci, de mentionner le rôle éminent joué par les Juifs de France pour l’édification de la Nation tout entière, et leur prestigieuse contribution à son patrimoine spirituel », a souligné le pape. « Ils ont donné - et continuent de donner - de grandes figures politiques, intellectuelles et artistiques », a-t-il ajouté. « Je forme des voeux respectueux et affectueux à l’adresse de chacun d’entre eux, et j’appelle avec ferveur sur toutes vos familles et sur toutes vos communautés une bénédiction particulière du Maître des temps et de l’Histoire », a-t-il dit. « Il a une attitude d’humilité, c’est un homme très simple, il nous a reçus comme des amis, j’ai été sincèrement séduit », a déclaré le grand rabbin Joseph Sitruk, parlant d’un « rapprochement historique entre le judaïsme et l’Eglise », à l’issue de la rencontre avec le souverain pontife. Interrogé sur la laïcité, le grand rabbin a estimé que « la venue du pape tombait à point pour rappeler qu’on peut être un Français laïc et croire en Dieu ». Pour sa part, le président du Consistoire central israélite de France, Joël Mergui, a parlé d’une rencontre « courte et intense » (ndlr : courte à la demande de la communauté juive en raison de l’entrée dans le shabbat) traduisant selon lui « une volonté réciproque de poursuivre le dialogue entre les juifs et les catholiques sur des sujets de société comme la famille et les préoccupations quotidiennes ». Au sujet de la « laïcité positive », le président du Consistoire a assuré que c’était un « concept de plus en plus admis dans la société ». « Différentes identités se côtoient et ont tout intérêt à se respecter », a-t-il ajouté, estimant par ailleurs qu’il était nécessaire de mener une « action en direction des nouvelles générations » (Fin des extraits du discours de Benoît XVI).
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Source :
http://www.liberation.fr/actualite/societe/351673.FR.php
© Libération
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2- Benoît XVI lors de sa rencontre avec la Communauté Juive de France.
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(Début du discours de Benoît XVI) - « avec plaisir que je vous reçois ce soir, chers amis. Il est heureux que notre rencontre se place à la veille de la célébration hebdomadaire du shabbat, ce jour qui, depuis des temps immémoriaux, tient une place si importante dans la vie religieuse et culturelle du peuple d’Israël. Tout juif pieux sanctifie le shabbat en lisant les Écritures et en récitant les Psaumes. Chers amis, vous le savez, la prière de Jésus aussi était nourrie par les Psaumes. Il se rendait régulièrement au Temple et à la synagogue. Il y a même pris la parole un shabbat. Il y a souligné avec quelle bonté Dieu l'Eternel prend soin de l’homme, jusque dans l’organisation du temps. Le Talmud Yoma (85b) ne dit-il pas : « Le shabbat vous est donné, mais vous n'êtes pas donné au shabbat » ? Le Christ a appelé le peuple de l'Alliance à toujours reconnaître la grandeur inouïe et l’amour du Créateur de tous les hommes. Chers amis, à cause de ce qui nous unit et à cause de ce qui nous sépare, nous avons une fraternité à fortifier et à vivre. Et nous savons que les liens de fraternité sont une invitation continuelle à se connaître mieux et à se respecter. Par sa nature même, l’Église catholique désire respecter l’Alliance conclue par le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Elle s’inscrit, elle aussi, dans l’Alliance éternelle du Tout Puissant dont les desseins sont sans repentance, et elle respecte les fils de la Promesse, les fils de l’Alliance, ses frères aimés dans la foi. Elle redit avec force par ma voix les paroles du grand Pape Pie XI, mon vénéré prédécesseur : « Spirituellement, nous sommes des sémites » (Allocution à des pèlerins belges, 6. 09. 1938). Ainsi, l’Église s’élève contre toute forme d’antisémitisme dont aucune justification théologique, n’est recevable. Le théologien Henri de Lubac, dans une heure « des ténèbres » comme disait le Pape Pie XII (Summi Pontificatus, 20.10.1939), a compris qu’être antisémite était aussi être antichrétien (cf. Un nouveau front religieux, publié en 1942 dans : Israël et la Foi Chrétienne, p. 136). Une fois encore, je tiens à rendre un profond hommage à ceux qui sont morts injustement et à ceux qui ont oeuvré pour que les noms des victimes restent en mémoire. Dieu n’oublie pas ! Je ne peux omettre, en une occasion comme celle-ci, de mentionner le rôle éminent joué par les Juifs de France pour l’édification de la Nation tout entière, et leur prestigieuse contribution à son patrimoine spirituel. Ils ont donné - et continuent de donner - de grandes figures politiques, intellectuelles et artistiques. Je forme des voeux respectueux et affectueux à l’adresse de chacun d’entre eux, et j’appelle avec ferveur sur toutes vos familles et sur toutes vos communautés une Bénédiction particulière du Maître des temps et de l’Histoire. Shabbat Shalom ! » (Fin du discours de Benoît XVI).
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Source :
Nonciature Apostolique à Paris
http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=430348
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Il est intéressant de constater que Benoît XVI, dans sa définition du Judaïsme, s’inscrit dans la lignée de Saint Bernard et de Jacques Maritain. Notamment lorsque Benoît XVI rappelle que l’Église catholique désire respecter l’Alliance conclue par le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ; que l’Eglise s’inscrit, elle aussi, dans l’Alliance éternelle du Tout Puissant dont les desseins sont sans repentance ; que l’Eglise respecte les fils de la Promesse, les fils de l’Alliance, ses frères aimés dans la foi ; et que l’Église s’élève contre toute forme d’antisémitisme dont aucune justification théologique n’est recevable. Voilà bien dans la bouche de Benoît XVI, une série de déclarations théologiques, de portée historique, que les fidèles catholiques feraient bien de transmettre à certains curés. Certains curés anti-américains, antisionistes et de ce fait, quoi qu’il puissent alléguer, la main droite sur le coeur, antisémites et judéophobes… Sans oublier la réaction du grand rabbin Joseph Sitruk, parlant d’un « rapprochement historique entre le judaïsme et l’Eglise ». Et puisque ce rapprochement est historique, à nous de le faire entrer dès maintenant et pour toujours dans l’histoire du 21e siècle. Miguel Garroté
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vendredi 12 septembre 2008

Ce soir nous allons chanter en hébreu

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Ce soir nous allons chanter en hébreu
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Miguel Garroté - L’article de Guy Millière que je reproduis ci-dessous s’inscrit parfaitement - osons dire providentiellement - dans le sillage de l’article
A propos du 11 septembre 2001 que j’ai publié hier. Dans « A propos du 11 septembre 2001 » publié hier, j’ai essayé, à l’aide d’un texte écrit il y un an, de démontrer, que la désinformation s’apparente à la rumeur. Et que la logique est délirante et paranoïaque lorsqu’elle s’appuie sur des faits faux ou déformés. Or, suite à la publication hier de « A propos du 11 septembre 2001 », la logique délirante et paranoïaque a refait surface avec notamment les deux réactions ci-après : « personne ne peut nier que M. Ben Laden à été financé par les Américains pendant longtemps (…) Personne ne peut nier que sa famille a des intérêts d'argent avec les Bush ». Et celle-ci, pas mal non plus : « Ben Laden est un ancien collaborateur de la CIA, à part sur drzz qui gravite en orbite, tout le monde le sait sur la planète ». Que s’est-il passé hier ? Il s’est passé que le simple fait de mettre à nu la délirante paranoïa, a réactivé au centuple, cette même délirante paranoïa. Avec, notez bien car c’est important, les deux formules typiques « Personne ne peut nier que » et « tout le monde le sait sur la planète ». L’article de Guy Millière ci-dessous répond fort bien à la logique délirante et paranoïaque. Lisez.
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Dans un article à la fois réaliste et humoristique, article intitulé « Le mal du pays », Guy Millière écrit, hier jeudi 11 septembre, sur Metula News Agency (début de l’article de Guy Millière), « Le Diable de (la cathédrale de) Notre Dame (de Paris) : Tout baigne ! Retrouver la France après une longue absence n’est pas toujours chose facile. En ce qui me concerne, en cette fin d’été, cela a été moins facile encore. J’ai connu l’expérience qui est devenue banale pour des dizaines de milliers de Français : j’ai été cambriolé, et ma maison a subi des saccages. En complément, mon véhicule a lui-même été vandalisé.
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Je peux me consoler en me disant que cela aurait pu être pire… Et aussi songer qu’ailleurs, des gens vivent dans des conditions atroces, sous des régimes immondes, confrontés à des situations de guerre ou au risque terroriste. Nous n’en sommes pas là en France, du moins pas encore. Nous en sommes seulement à une acceptation résignée de la petite et de la moyenne violence.
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Ai-je établi une relation avec les menaces dont j’ai plusieurs fois été l’objet ? Non, même pas. Les islamistes et les Juifs d’extrême-gauche qui me détestent et veulent me déstabiliser usent d’autres moyens. Si leurs tentatives en cours d’instrumentaliser la justice ne leur suffisent pas, ils useront sans doute d’autres méthodes. La délation mensongère, par exemple, ne leur est pas étrangère. Ces gens-là n’ont aucun courage, pas même celui, pourtant très minimal, du petit voyou qui casse et pratique l’effraction.
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D’ailleurs, parmi mes voisins, la plupart ont été victimes de vols, d’actes de destruction diverses. C’est banal, vous dis-je. ‘C’est comme une marée qui monte et à laquelle on s’accoutume’, m’a murmuré un policier désabusé au commissariat de police où on a pris note de ma plainte. Au cours des quatre heures pendant lesquelles il m’a fallu attendre sur un banc, j’ai pu observer la vétusté, le dénuement, voire le délabrement des locaux.
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La France n’a plus de moyens, semble-t-il, à consacrer à la sécurité de ses citoyens. Quand bien même elle les aurait, il faudrait encore qu’elle en ait la volonté. En quatre heures, j’ai vu arriver des victimes d’agressions, de menaces suivies de violences, de chantages. J’ai entendu les descriptions, car l’espace, dans les commissariats français, est restreint. J’ai entendu parler de multirécidivistes toujours en liberté, et toujours à même de nuire, mais non emprisonnés. Il est dangereux de témoigner, a conseillé un inspecteur : ‘si celui contre qui vous avez témoigné sort et vous retrouve, nous ne pourrons rien faire’. Tout un programme.
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Rentrant d’outre-atlantique, je n’ai pu faire autrement que songer aux véhicules de police rutilants en patrouille à New York ou Los Angeles. Je n’ai pu faire autrement que procéder à des comparaisons : si des flics américains doivent effectivement respecter la présomption d’innocence et ne peuvent, en aucun cas, pratiquer le contrôle d’identité, dès lors qu’ils ont la preuve de la culpabilité de quelqu’un, ils peuvent agir avec fermeté et imposer le respect à ceux qu’ils sont censés combattre.
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J’ai, pendant quelques secondes, eu de la compassion : ce doit être difficile, très difficile d’être flic en France. Les voyous n’ont aucune raison de vous craindre, et nombre de braves gens se défient de vous : s’il est complexe pour vous de vous en prendre aux voyous, vous pouvez plus aisément harceler les braves gens en leur demandant leurs papiers et en leur délivrant des contraventions.
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S’il n’y avait que la police et la violence quotidienne, s’il n’y avait que la crainte de quitter son domicile ou sa voiture dans la rue sans savoir dans quel état on les retrouvera. Mais il y a hélas davantage. J’ai toujours pensé que la seule légitimité d’un gouvernement tenait à ce qu’il pouvait se trouver en charge, contractuellement, de faire coexister la liberté de tous avec la liberté de chacun. Je me suis toujours défié de l’idée, à mes yeux pré-totalitaire, selon laquelle les autorités devaient dicter la façon de penser à une population, ou tenter de faire régner le ‘bonheur collectif’ dont parlaient les socialistes.
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Je vois depuis longtemps une dimension très douteuse dans la façon dont on use et abuse d’une police de la pensée dans ce pays ; et je distingue, depuis au moins aussi longtemps, une dimension nauséabonde dans la façon dont on enfonce des idées absurdes dans la tête des gens, à coups de propagande d’Etat.
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Mais lorsque l’on revient d’une contrée libre, le choc n’en est que plus violent. A regarder les murs, à écouter la radio, à jeter un œil sur un téléviseur, les slogans culpabilisateurs sont partout : nous, Français, consommons trop d’énergie, nous polluons, nous détruisons la planète. Si nous conduisons une automobile, nous sommes des assassins en puissance, plus dangereux que de véritables assassins, nous sommes homophobes, islamophobes, et j’en passe » (fin de l’article de Guy Millière).
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J’ai lu avec bonheur Guy Millière lorsqu’il dénonce l’idée pré-totalitaire selon laquelle les autorités doivent dicter la façon de penser à la population. Et lorsqu’il dénonce le fait qu’à jeter un œil sur un téléviseur etc., les slogans culpabilisateurs sont partout. J’ai lu cela avec bonheur car c’est la réponse idoine à la logique paranoïaque citée plus haut, à savoir : « personne ne peut nier que M. Ben Laden à été financé par les Américains pendant longtemps (…) Personne ne peut nier que sa famille a des intérêts d'argent avec les Bush » ; « Ben Laden est un ancien collaborateur de la CIA, à part sur drzz qui gravite en orbite, tout le monde le sait sur la planète ». Cet après-midi à Paris Benoît XVI prononce son « discours au monde de la culture », un salutaire complément vitaminé pour la société libre de culture judéochrétienne. Je suis invité ce soir vendredi - dans la communauté fondée par Ephraïm - à la prière d’entrée dans le Shabbat. Ce soir nous allons chanter en hébreu. Puis j’y resterai pour les danses d’Israël samedi soir, pour la messe du dimanche et jusqu’à lundi. Loin de la façon dont il faut penser. Loin des slogans culpabilisateurs. Je suis catholique philosioniste néoconservateur, désolé cela n’a pas changé. Shabbat Shalom. Et à la semaine prochaine.
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Miguel Garroté
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jeudi 11 septembre 2008

Eglise catholique et Judaïsme

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Eglise catholique et Judaïsme
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1- L’Eglise catholique récompense un cinéaste Juif
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Rome, Septembre 2008 (
ZENIT.org) - Le président du Conseil pontifical pour les communications sociales, Mgr Claudio Maria Celli, a présidé à Venise et à Rome deux cérémonies reconnaissant au jeune cinéaste argentin Daniel Burman, le mérite de vouloir découvrir le sens spirituel de la vie et d'en témoigner. Le 2 septembre, dans le cadre de l'exposition d'art cinématographique de Venise, Mgr Celli lui a remis le prix Robert Bresson qui est remis chaque année conjointement par la Fondation Ente dello Spettacolo, la Revue du Cinématographe et par les Conseils pontificaux de la culture et pour les communications sociales. Le 5 septembre, il a aussi présidé l'initiative organisée pour l'occasion à Rome par l'ambassade argentine près le Saint-Siège. Le Prix Bresson est accordé chaque année « au cinéaste qui apporte un témoignage significatif de ce chemin difficile consistant à rechercher le sens spirituel de notre vie ». Daniel Burman, d'origine juive, est devenu à 35 ans l'un des jeunes cinéastes les plus prometteurs du cinéma argentin. Au festival de Berlin 2004, il a obtenu le grand prix du jury et l'Ours d'Argent avec le film « El abrazo partido ». Au cours de la cérémonie de Rome, Mgr Celli a expliqué que Daniel Burman, dans ses films, « apporte un témoignage toujours vrai, dans cette voie difficile qui consiste à chercher la signification spirituelle de la vie ». « Je crois que sa contribution, aujourd'hui, est surtout celle d'un homme à la recherche de sa propre identité, dans un monde de plus en plus complexe, difficile, où il n'est pas toujours facile de donner de l'espace aux valeurs, aux sentiments, aux grands mouvements du cœur de l'homme ». « Nous regardons avec beaucoup d'intérêt ce metteur en scène et regardons avec intérêt aussi tous ceux qui, dans le domaine du cinéma, tentent de parcourir cette voie-là » , a souligné Mgr Celi. « Je pense qu'encore une fois, le cinéma, ce grand instrument de la culture de notre temps, peut apporter une contribution significative à cette recherche ». Selon Mgr Celli, l'homme a besoin de « redécouvrir le sens de sa vie, les racines de son identité, pour aborder, dans le contexte actuel de la mondialisation, un chemin plus vrai, plus profond, plus captivant, plus digne pour sa personne ». La rencontre de Rome était organisée par le Chargé d'Affaire de l'ambassade d'Israël près le Saint-Siège, M. Mordechay Lewy. Dans une déclaration à ZENIT, Daniel Burman a souligné qu'il ne s'attendait pas à ce que ce soit le représentant du pape pour les communications sociales qui lui remette sa récompense. C'était pour lui une surprise. « C'est une grande joie car les motivations qui me poussent à me mettre derrière la caméra sont les mêmes à chaque fois : transmettre des valeurs et jeter un regard personnel sur les personnages et sur la question de l'homme », a-t-il expliqué. Durant son séjour à Rome, le cinéaste a visité la filmothèque du Vatican et, dans une déclaration à ZENIT, il s'est dit très impressionné par tous ces très vieux films de l'histoire du cinéma qu'il y a vus, comme un court-métrage avec certaines scènes de la vie du pape Léon XIII, datant de la fin du XIX siècle. Ces films sont une preuve, a-t-il dit, de la contribution que l'Eglise a donnée et donne encore beaucoup au cinéma.
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2- Le P. Antonio Innocenti, pendant la seconde guerre mondiale, a sauvé des vies de la déportation
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Rome, Septembre 2008 (
ZENIT.org) - Le P. Antonio Innocenti n'était pas encore cardinal lorsque, pendant la seconde guerre mondiale, il a sauvé des vies de la déportation, au péril de la sienne : il fut même pour cela condamné à mort, a rappelé Benoît XVI. Les funérailles du cardinal Antonio Innocenti ont été présidées, en la basilique Saint-Pierre, par le cardinal doyen Angelo Sodano, à l'autel de la Chaire de Saint Pierre. A la fin de la célébration, avant l'audience générale, Benoît XVI a prononcé l'oraison funèbre et il a présidé l'absoute. Le cardinal Innocenti est décédé à l'âge de 93 ans, samedi dernier, 6 septembre. Benoît XVI a rappelé que le cardinal Innocenti avait choisi pour devise « Lucem spero fide », mais en insistant sur la vertu théologale la « plus grande » : « la charité, qui n'a pas de fin ». Le pape a souligné son origine toscane, et les principales étapes de son ministère : il a été ordonné prêtre à la veille de la seconde guerre mondiale, en 1938, et il a enseigné ensuite au séminaire de Fiesole, tout en assistant son évêque dans ses visites pastorales pendant la guerre. « Une période, a souligné le pape, où il se distingua par son abnégation et sa générosité à aider les gens, jusqu'à sauver des condamnés à la déportation ». Mais « il fut arrêté et condamné à mort ». Et c'est in extremis, « devant le peloton d'exécution », qu'arriva la révocation de la sentence. Le pape a retracé les autres étapes de son ministère. Le P. Innocenti entra ensuite au service de la diplomatie du Saint-Siège, et il fut nommé évêque en 1968, et nonce au Paraguay. Il fut rappelé à Rome comme préfet de la Congrégation du culte divin. En 1980, il fut nommé nonce à Madrid : il y accueillit Jean-Paul II deux fois. Il fut ensuite « créé » cardinal en 1985, et Jean-Paul II le rappela à Rome pour être préfet de la Congrégation pour le clergé, et président de deux commissions pontificale, celle pour les biens culturels de l'Eglise et « Ecclesia Dei ».
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A propos du 11 septembre 2001

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A propos du 11 septembre 2001
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En ce 11 septembre 2008, je souhaitais, évidemment, pondre une bafouille humoristique, sur la thèse conspirationniste, selon laquelle, les attentats du 11 septembre 2001 seraient - soi-disant - un « complot sioniste néoconservateur », visant à justifier « la guerre ». Mais j’ai trouvé un texte qui reflète - dans les grandes lignes - ce que je désirais moi-même écrire. Ainsi, l’article ci-dessous, bien qu’il date du 14 septembre 2007, ce qui n’est tout de même pas antédiluvien, reste toujours d’actualité. J’y ai simplement ajouté quelques remarques, entre parenthèses, avec la traditionnelle mention « ndlr ». Bonne lecture.
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L’information est une suite de faits établis, issus de sources fiables, vérifiés par recoupements et analysés dans leur contexte. L’information est un travail de professionnel – un métier. Il est pratiqué par les bons journalistes, mais pas seulement. Il est pratiqué aussi tous les jours par les chercheurs, les professeurs d’université, les diplomates, les services de renseignement et les gouvernements, les économistes spécialisés en intelligence économique (ndlr : qu’on appelle parfois aussi « veille technologique » ou « technological watch » même si certains racontent que c’est de « l’espionnage industriel »), les stratèges boursiers, les décideurs des grandes entreprises, comme par tous ceux qui, non professionnels, s’intéressent à un sujet sans a priori – en bref par tous ceux pour qui une information précise, vérifiée et rapide est vitale.
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La naïveté de foule est, pour l’individu, de suivre sans réflexion « ce qui se dit ». Il s’agit de véhiculer l’opinion commune, juste pour paraître comme tout le monde, dans le vent. Cette naïveté est très proche de « la bêtise », si bien analysée par Flaubert dans son « Dictionnaire des idées reçues », comme par Nathalie Sarraute dans « Disent les imbéciles ». Raphaël Enthoven, à l’intelligence aiguisée, à la vaste culture et à la voix séductrice, vient d’achever une semaine des « Nouveaux Chemins de la Connaissance » de France-Culture sur ce thème de « la bêtise » (5 émissions du 27 au 31 août
réécoutables en archives).
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La désinformation est le contraire de l’information. Elle est donc de présenter pour « vrais » des faits hypothétiques ou déformés, issus de sources obscures, non vérifiés et sortis absolument de leur contexte. La désinformation s’apparente à la rumeur. Or, la rumeur est un mode de pensée magique qui reflète un climat social et projette sur un bouc émissaire une angoisse collective (voir Jean-Noël Kapferer, «
Rumeurs », Seuil 1987). Une pensée magique est une pensée sortie absolument de l’histoire, un fixisme des « essences » à la manière de Platon dans le mythe de la caverne. Les faits ne se produisent pas ici et maintenant mais sont l’archétype de faits éternels qui se reproduisent mécaniquement, quel que soit le contexte. Ainsi le Traître, le Cheval de Troie, le Complot… Nul besoin alors d’analyser avec précision ce qui s’est produit le 11 septembre 2001 à 9:03, ni d’enquêter pour vérifier et recouper – il suffit de partir à l’envers. Evoquer le Mythe lui-même, comme certains invoquent le Diable, fait apparaître une structure logique, immédiatement compréhensible, à laquelle tout les petits faits viennent, comme miraculeusement, s’agréger. Hélas ! Il ne suffit pas d’être « logique » pour être « vrai »… Une logique peut être délirante lorsqu’elle part de prémisses fausses ou déformées. Elle est alors proprement « paranoïaque ».
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C’est ainsi par exemple que procède Thierry Meyssan à propos des attentats du 11-Septembre dans son livre,
« L’effroyable imposture ». Il procède tout comme Dan Brown dans le « Da Vinci Code ». Sauf que ce dernier est un roman, et qui se donne pour tel, une œuvre de fiction – alors que le premier se veut un travail d’information, voire d’historien, une “vérité établie”. Or, précisons-le, Thierry Meyssan n’a pas de carte de presse ; il n’est donc pas « journaliste » (ndlr : certes ; cela dit, les journaleux de l’officine subventionnée à 40% par l’Etat français, je veux parler de l’AFP, ont une carte de presse ; ils ne sont pas journalistes professionnels pour autant…comme en témoignent leurs désinformations sur Israël par exemple). Il n’est pas non plus historien, ni chercheur évalué par ses pairs, mais seulement diplômé…de théologie. Il apparaît donc comme un « évènementiste », qui met en scène sa propre personne pour vendre et se faire mousser. Meyssan n’est que la version française de nombreux « citoyens américains » qui veulent se faire ainsi reconnaître via le net. Car Internet a amplifié ce phénomène : en effet, il suffit de peu de moyens et d’un peu de temps libre pour créer l’illusion d’une vraie « presse en ligne » (ndlr : en effet ; et les blogs de notre communauté de pensée en savent quelque chose ; entre les blogueurs conspirationnistes et les trolleurs schizophrènes, nous avons l’immense joie, de subir, les attaques, attaques d’une affolante bêtise d’ailleurs, en provenance des gens désoeuvrés ou subventionnés, qui se fabriquent, sur Internet, une célébrité, à la fois narcissique, grotesque et bouffonne ; sans compter que, pour mieux masquer leur crasse incompétence, ils viennent, par dessus le marché, contester nos propres compétences, avec des arguments gros comme des chiures de moustiques). Mais les artifices de mise en page ne remplacent nullement le professionnalisme, ni un unique rédacteur le garde fou d’une véritable équipe de rédaction (ndlr. voilà encore un point capital ; regardez notre communauté de pensée, nos interviews, nos références, Norman Podhoretz, Laurent Murawieck, Guy Millière, regardez nos sources, MEMRI, IMRA, ESISC ; puis regardez les autres, en face de nous, de l’autre côté de la barricade ; ils ont pour « référence » Hugo Chavez ; ils ont pour « sources » des informations véhiculées depuis 25 ans par l’extrême droite et l’extrême gauche ; leurs délires absolutistes et totalitaires sont réduits en miettes dans un livre de 600 pages qui vient de sortir en librairie, « LA JUDÉOPHOBIE DES MODERNES. DES LUMIÈRES AU JIHAD MONDIAL » - écrit par Pierre-André Taguieff - Directeur de recherche au CNRS, Professeur d’Université - livre publié aux Editions Odile Jacob).
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Car comment analyse-t-on une désinformation ? Il faut procéder comme l’ont fait Marx, Nietzsche, Freud ou Foucault : en faire la généalogie. Pour remonter à la racine de la mise en scène de théâtre, présentée comme « information », il faut se poser les questions habituelles à tout enquêteur : à qui profite le crime ? Ledit crime étant la désinformation présentée comme « vraie » ; qu’est-ce qui a poussé le criminel ? quels sont les ressorts dont il a joué pour réussir son crime ?
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La désinformation, en présentant comme paradoxale l’information officielle, attire l’attention. Quoi de plus efficace dans une
société tout entière remuée par les médias ? Exister, c’est apparaître au public, donc produire un choc. Soyez serial killer, terroriste de masse, chanteur mignon, footeux gagnant ou politicien béni par les sondages – vous paraîtrez à la télé. Et comme disait le bon Dr Goebbels – expert en la matière – « plus c’est gros, plus ça passe ». Tel est le ressort profond de la propagande. A qui profite le crime ? - Mais à celui qui le commet, bien sûr, lorsqu’il s’agit de désinformation.
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Le mauvais journaliste qui veut se faire reconnaître par la société a donc intérêt à choquer l’opinion pour émerger. A fortiori celui qui n’est même pas journaliste, ni historien. Meyssan agit tout comme le psychopathe qui joue avec la police. Rappelons que,
selon Edgar Pansu, Thierry Meyssan se révèle comme un fils de bourgeois bordelais éduqué chez les Jésuites, étudiant théologien (ailleurs on dirait ‘taliban’), ayant participé au mouvement charismatique. Cela avant un coming-out après mariage et une excommunication pour homosexualité. Certes, chacun mène la vie qu’il veut - mais s’il se met en scène, il doit s’attendre à ce que son image soit analysée jusqu’au bout. On ne peut croire à quelqu’un que s’il apparaît sincère et cohérent. Or, son itinéraire montre une nette tendance à la croyance, à la pensée rigide, à croire que « tout le monde » lui en veut, à privilégier les réseaux occultes et les petits groupes radicaux. En bref un profil-type de paranoïaque… Qu’est-ce qui a poussé le criminel ? – Mais le désir d’être reconnu, d’avoir son « petit quart d’heure de célébrité » dans la lucarne du village global, comme le prédisait McLuhan.
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Une opinion, quelle qu’elle soit, trouve toujours des relais dans le public, notamment via ses fantasmes. Le ‘Canard Enchaîné’ du 3 avril 2002 écrivait avec son ironie habituelle : « Futurs auteurs de best-sellers, voici donc la recette imparable : identifiez un événement qui a frappé l’imagination des foules, décortiquez les mensonges officiels (car il y a toujours, évidemment, dans les vérités officielles, des lacunes, des arrangements, des paradoxes, des dissimulations), et remplacez-les par un gros bobard que vous aurez trouvé sur Internet. C’est facile, il n’y a qu’à se baisser ! » Ensuite, il suffit de raisonner juste…sur la base d’informations fausses. C’est bien le propre de la logique paranoïaque. Et quand on voit une
conférence prononcée par Thierry Meyssan le 8 avril 2002 au Centre Zayed, à Abu Dhabi (Émirats Arabes Unis), sous les auspices de la Ligue Arabe, on mesure à quel point les fantasmes anti-israéliens, anti-américains et le ressentiment des pays arabes peuvent être un relais objectif efficace. Tout est bon à la propagande, même le mensonge, s’il paraît « logique ». Quels sont les ressorts dont il a joué pour réussir son crime ? – Mais la structure de la société de l’information elle-même, et la fierté arabe, toutes deux amplifiées par Internet !
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© Fugues et fougue sur
http://argoul.blog.lemonde.fr
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Commentaires de Miguel Garroté
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mercredi 10 septembre 2008

Benoît XVI, la loi juive et la justice juive

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Benoît XVI, la loi juive et la justice juive
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Benoît XVI sera en France à partir de vendredi qui vient, 12 septembre 2008. Les médias ne se sentant pas concernés par cette visite, je profite de l’occasion, pour rappeler, quelques vérités, sur les relations entre d’une part le catholicisme, le christianisme, et d’autre part le judaïsme. L’Eglise catholique a formulé sa condamnation de l’antisionisme dans une déclaration conjointe rendue publique - mais guère mentionnée par les médias - en juillet 2004 à l’issue d’un forum réunissant Juifs et catholiques. La condamnation catholique de l’antisionisme a fait en suite l’objet - le 30 juillet 2004 - d’un article de Shlomo Shamir dans le journal israélien Haaretz. Concrètement, dans cette déclaration conjointe, l’Eglise catholique a mis l’antisionisme en rapport avec l’antisémitisme - en 2004 à Buenos Aires - lors d’un colloque de religieux, d’universitaires et autres personnalités juives et catholiques.
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En 2004 à Buenos Aires, l’antisémitisme a été décrété inacceptable quelle que soit sa forme y compris celle de l’antisionisme qui est devenu une manifestation d’antisémitisme et cela a été souligné dans la déclaration conjointe. Ilan Steinberg - directeur du Congrès Juif Mondial - un des organisateurs du forum a qualifié la déclaration conjointe de moment historique. Pour la première fois l’Eglise catholique a reconnu dans l’antisionisme une agression non seulement contre les Juifs mais contre le peuple juif en tant que tel. D’éminentes personnalités juives ont qualifié, cette déclaration publique, de soutien de l’Eglise catholique face à l’antisionisme. Par le passé, le sionisme a été qualifié de racisme et cette déclaration fait de l’antisionisme lui-même une forme de racisme.
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Lors d’une conférence organisée à Genève à l’occasion du 59e anniversaire de la création de l’Etat d’Israël, l’abbé Alain René Arbez - responsable auprès de l’Eglise catholique des relations avec le Judaïsme - a prononcé un discours citant Jean XXIII et Jan Paul II : « Non, l’Alliance conclue par Dieu avec Israël n’a pas été abrogée. Loin d’être une branche morte, les Juifs sont les frères aînés des Chrétiens. La foi juive est intrinsèque au Christianisme, car qui rencontre Jésus, rencontre d’abord le Judaïsme ».
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La France que Benoît XVI va découvrir dans deux jours compte plus de musulmans que de Juifs. Je saisis donc cette opportunité pour revenir - aussi - sur l’islam. A ce propos, qui connaît Mohammed Arkoun, l’intellectuel musulman né en Algérie qui a enseigné à la Sorbonne, à Princeton et qui est aujourd’hui directeur de recherche à l’Institut d’études ismaélites de Londres ? Qui se souvient qu’il a été interviewé par John Allen, le vaticaniste du National Catholic Reporter. Mohammed Arkoun est revenu, dans cette interview, sur le discours de Benoît XVI à l’Université Ratisbonne : « Le pape Benoît XVI a affirmé qu’il n’existe pas de relation étroite entre la raison et la foi dans la pensée islamique et dans ses expressions. (...) Après la mort du philosophe Averroès en 1198, la philosophie a effectivement disparu de la pensée islamique. Par conséquent, à compter de ce moment-là, le pape est dans le vrai. (…) Le problème, c’est que lorsque l’on parle aujourd’hui avec des musulmans, ils n’ont pas la moindre idée de leur histoire. (...) Je ne vois aucun historien de la pensée parmi eux. (...) Le pape devrait plutôt créer un véritable espace de discussion, au lieu de tous ces prétendus dialogues interreligieux qui se sont succédé depuis Vatican II. J’ai participé à bon nombre d’entre eux et je peux affirmer qu’ils sont absolument inutiles. Ce ne sont que des bavardages. Il n’y a aucun apport intellectuel, il n’y a pas de respect pour les compétences élevées ». Or, il se trouve qu’après son discours à Ratisbonne, Benoît XVI compte maintenant revenir sur le sujet à Paris, dans deux jours.
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En effet, le directeur de la Salle de presse du Vatican, le père Lombardi, a présenté - hier mardi 9 septembre 2008 - le voyage de Benoît XVI en France. Le père Lombardi
a expliqué que le discours de Benoît XVI prévu pour vendredi prochain 12 septembre 2008, discours qui s’adressera au monde de la culture, sera particulièrement important. Benoît XVI a personnellement beaucoup travaillé dessus. Il a rédigé la version originale en allemand, ce qu’il fait uniquement pour les textes auxquels il attache une très grande importance. Vendredi 12 septembre à 17:30, Benoît XVI prononcera ce « discours au monde de la culture » au collège des Bernardins.
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Le discours s'inscrit dans l’un des axes pastoraux les plus importants pour Benoît XVI, à savoir le lien entre la foi, la raison et la culture. Deux questions seront analysées dans le discours : primo, comment la démarche du croyant a-t-elle une dimension rationnelle recevable pour la raison ; et secundo, comment la sagesse venant de la Loi juive et de la Bible peut-elle éclairer les décisions des hommes d'aujourd'hui, qu'ils soient croyants ou non croyants, chrétiens ou non chrétiens.
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Aujourd’hui mercredi 10 septembre 2008, Eucharistie Sacrement de la Miséricorde, rappelle qu’en choisissant de s'appeler Benoît XVI, le cardinal Ratzinger a souhaité inscrire son pontificat dans une Tradition marquée par saint Benoît, fondateur du monachisme en Occident, également patron de l'Europe.
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En avril 2008 Benoît XVI déclarait : « Paul VI, en proclamant saint Benoît patron de l'Europe le 24 octobre 1964, voulut reconnaître l'œuvre merveilleuse accomplie par le saint à travers la Règle pour la formation de la civilisation et de la culture européenne. Aujourd'hui, l'Europe - à peine sortie d'un siècle profondément blessé par deux guerres mondiales et après l'effondrement des grandes idéologies qui se sont révélées de tragiques utopies - est à la recherche de sa propre identité. Pour créer une unité nouvelle et durable, les instruments politiques, économiques et juridiques sont assurément importants, mais il faut également susciter un renouveau éthique et spirituel ».
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Le choix du nom de Benoît rappelle également la grande figure du pape Benoît XV, ‘le Pape pour la paix’. Rappelons à ce propos qu’au cours du bref pontificat de Benoît XV de 1914 à 1922 ont eu lieu la Première Guerre mondiale, le génocide des Arméniens et la révolution bolchevique. Benoît XVI avait fermement et à maintes reprises condamné la Première Guerre mondiale, définie successivement comme « spectacle monstrueux », « épouvantable fléau », « suicide de l'Europe civile », « tragédie de la démence humaine » et « inutile massacre ». Mais ses propos ont valu à Benoît XV l'aversion des classes dirigeantes des pays engagés dans le conflit. En 1920 parut la première encyclique qu'un pape ait consacrée à la paix : Pacem Dei munus.
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De son côté, Benoît XVI a constamment encouragé la poursuite de l'intégration européenne. En septembre 2007, il déclarait : « Le processus d'unification est de toute façon une œuvre d'une grande portée qui a permis à ce continent, longtemps miné par des conflits continuels et des guerres fratricides désastreuses, de vivre une période de paix qu'il n'avait pas connue depuis longtemps ». Cependant, comme en mars 2007, Benoît XVI porte un regard sévère sur certaines orientations actuelles des politiques européennes : « Une communauté qui se construit sans respecter la dignité authentique de l'être humain, en oubliant que chaque personne est créée à l'image de Dieu, finit par n'accomplir le bien de personne. Voilà pourquoi il apparaît toujours plus indispensable que l'Europe se garde d'adopter un comportement pragmatique, aujourd'hui largement diffusé, qui justifie systématiquement le compromis sur les valeurs humaines essentielles, comme si celui-ci était l'inévitable acceptation d'un prétendu moindre mal ».
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Benoît XVI, en septembre 2007, soulignait également son attachement au dialogue entre la foi et la raison, lié à l'enracinement judéochrétien de l'Europe : « Fait aussi partie de l'héritage européen une tradition de pensée, pour laquelle un lien substantiel entre foi, vérité et raison est essentiel. Il s'agit ici, en définitive, de se demander si, oui ou non, la raison est au principe de toutes choses et à leur fondement. Il s'agit de se demander si le hasard et la nécessité sont à l'origine de la réalité, si donc la raison est un produit secondaire fortuit de l'irrationnel, et si, dans l'océan de l'irrationalité, en fin de compte, elle n'a aucun sens ou si au contraire ce qui constitue la conviction de fond de la foi chrétienne demeure vrai », poursuivait Benoît XVI ».
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« Permettez-moi, ajoutait Benoît XVI, de citer dans ce contexte Jürgen Habermas, un philosophe qui n'adhère pas à la foi chrétienne : Par l'autoconscience normative du temps moderne, le christianisme n'a pas été seulement un catalyseur. L'universalisme égalitaire, dont sont nées les idées de liberté et de solidarité, est un héritage immédiat de la justice juive et de l'éthique chrétienne de l'amour. Inchangé dans sa substance, cet héritage a toujours été de nouveau approprié de façon critique et de nouveau interprété. Jusqu'à aujourd'hui, il n'existe pas d'alternative à cela’, conclut Jürgen Habermas ».
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Le « discours au monde de la culture » de Benoît XVI - au collège des Bernardins - fera-t-il autant de bruit que celui de l’Université de Ratisbonne ? Quoi qu’il en soit, nous serons très attentifs. A ce discours. Et à ce qu’en diront nos biens aimés médias, toujours très au fait des questions spirituelles.
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Miguel Garroté
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mardi 9 septembre 2008

La Russie rouge brune roule les mécaniques

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La Russie rouge brune roule les mécaniques
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Le lancement de la centrale nucléaire iranienne de Bushehr aura lieu en février 2009, a pompeusement proclamé - hier lundi 8 septembre 2008 - Léonid Reznikov, camarade président de la société russe Atomstroïexport (à vos souhaits), responsable de la construction. « Une série de mesures techniques sera effectuée entre décembre 2008 et février 2009, ce qui rendra irréversible le processus de lancement du premier réacteur de Bushehr », a pontifié Léonid Reznikov. « Irréversible », affirme le camarade Reznikov.
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De son côté, le camarade président russe Dimitri Medvedev, larbin chef du Super premier ministre, le camarade Poutine, a annoncé, fier de lui et le torse bombé - également hier lundi 8 septembre 2008 - qu'il « rejetait » la proposition de l'Union Européenne, présentée par notre bon vieux Sarkozy, de poster des observateurs européens dans les zones de conflit en Géorgie. Dans la série noire - ou plutôt rouge brune - l’AFP, aujourd’hui 9 septembre 2008 à 12:49, confirme que La Russie va maintenir 3.800 militaires dans chacun des deux territoires séparatistes de Géorgie, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, soit 7.600 hommes au total. C’est le camarade ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov, qui s’est fendu de la bonne nouvelle.
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Et comme si cela ne suffisait pas, la Russie a annoncé - toujours hier lundi 8 septembre 2008 - qu'elle allait envoyer des avions de lutte anti-sous-marine, le croiseur à propulsion nucléaire Pierre le Grand - porteur de missiles à double capacité conventionnelle et nucléaire - et le navire amiral Tchabanenko, un bâtiment de lutte anti-sous-marine, rien que ça, au Venezuela, pays dirigé par l’autocrate cynocéphale Hugo Chavez, grand ami d’Ahmadinejad, le nabot génocidaire - pour l’instant vivant - à la tête de l’Iran. Il faut dire qu’à cause de son invasion militaire de la Géorgie, la Russie est désormais isolée sur la scène internationale, n'ayant reçu le soutient que de quelques chefs d’Etats voyous, tels le démagogue et narcissique Chavez, le fou atomisé Ahmadinejad, le guide moustachu syrien Bachar al-Assad ou encore le bouffon totalitaire belarus Loukachenko.
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L’intensification de la coopération militaire russe avec ces dictateurs s’intensifie donc. La Syrie a offert à la Russie son port de Tartous. Du Vénézuéla à l’Iran en passant par la Belarus, l’Ossétie, l’Abkhazie et la Syrie, la Russie rouge brune tisse sa nouvelle toile. Le Venezuela veut acheter des sous-marins russes à propulsion diesel de classe Kilo. En clair, la Russie étend à l’Amérique latine sa présence déjà forte sur la mer Noire, en Asie centrale et dans le Caucase. Pour la petite histoire, le renforcement des liens stratégiques entre la Russie et le Vénézuéla a commencé bien avant la crise en Géorgie.
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« L’ex-KGB a repris le pouvoir en Russie. Il contrôle toujours de puissants mouvements subversifs dans le reste du monde », déclare
Michel Gurfinkiel qui écrit notamment : « L’URSS a disparu en tant qu’Etat, ses vassaux est-européens ont retrouvé leur indépendance. Mais la structure impériale centrale, le KGB, est restée en place. En Russie même, elle a repris le pouvoir en 1999, avec Vladimir Poutine. Dans la plupart des républiques ex-soviétiques, ce sont des branches locales de l’ex-KGB qui gouvernent, d’une main de fer. Et surtout, les réseaux implantés en Occident et dans le tiers-monde n’ont jamais disparu. Ils animent aujourd’hui quatre internationales superposées : le gauchisme latino-américain, dont les épicentres sont Cuba et le Venezuela d’Hugo Chavez ; la nouvelle gauche altermondialiste en Occident, dont Olivier Besancenot est aujourd’hui une figure de proue ; l’islamisme, notamment sous contrôle iranien ; et enfin l’ultra-droite anti-américaine, qui milite pour une grande alliance continentale allant de la France à la Russie en passant par l’Allemagne. Cette évolution, ou plutôt cette redoutable régression, était visible à l’œil nu. Il a pourtant fallu la crise du Caucase, le mois dernier, pour qu’on l’intègre à la réflexion politique. L’heure presse ». On ne saurait mieux dire.
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Pour Le Monde - dans une tribune libre, rassurez-vous - Thierry Wolton, historien, spécialiste des systèmes communistes écrit notamment : « La plupart des analyses et commentaires consacrés à la crise russo-géorgienne passent sous silence l'héritage communiste qu'elle révèle. (…) On nous assène comme une évidence que Moscou veut simplement retrouver les frontières de l'URSS comme si celles-ci lui appartenaient de droit. (…) C'est parce que les Géorgiens n'ont pas oublié ce que fut l'occupation soviétique qu'ils ne veulent surtout pas d'un retour en arrière. De même pour les Moldaves, la Crimée, l'Ukraine (les prochains sur la liste de cette recomposition de l'URSS d'antan ?), sans parler des pays de l'Europe centrale et orientale ni des Baltes, nos compatriotes européens. (…) Quant au discours qui consiste à interpréter la politique du Kremlin comme une réaction à l'encerclement occidental, à inverser la culpabilité en accusant Washington d'avoir poussé Moscou à réagir, il fait également fi de la nature particulière de ce régime. La diplomatie de nuisance pratiquée par Poutine sur la scène internationale depuis quelques années (chantage au gaz, blocage sur le nucléaire iranien, front commun avec la Chine, armement de la Syrie) a de quoi susciter la méfiance occidentale. (…) Après avoir muselé les Russes, la militarocratie poutinienne passe à l'offensive à l'extérieur. (…) Entériner le coup de force du Kremlin au nom du fatalisme géopolitique (la prétendue "zone d'influence" de Moscou) est le pire des services à rendre au peuple russe, à la Russie elle-même et à ses voisins. Un Poutine libre de faire ce qu'il veut en Géorgie se sentira encouragé à opprimer davantage encore son peuple et à lorgner sur d'autres prétendus dominions proches ».
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Miguel Garroté
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