Georges Habache :
un criminel est mort.
Miguel Garroté
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Le fondateur du mouvement communiste et terroriste ‘Front populaire de libération de la Palestine’ (FPLP), Georges Habache, est décédé, d’une attaque cardiaque, à l’âge de 82 ans, samedi 26 janvier, à Amman, capitale de la Jordanie, annonce l’agence de presse palestinienne Maan (1). Le chef de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a décrété trois jours de ‘deuil national’ pour ‘honorer’ le terroriste Habache, qualifié par Abbas de ‘dirigeant historique de la révolution palestinienne’. Une fois de plus, Abbas démontre sa capacité de tenir un double langage. Modéré dans la presse occidentale. Pro-terroriste dans la presse palestinienne.
Habache est né dans la ville israélienne de Lod, en 1925, dans une famille de grecs orthodoxes. Il obtint son titre de médecin à l’Université Américaine de Beyrouth en 1951. Habache voulait que les palestiniens adoptent la révolution marxiste-léniniste. De ce fait, Habache fut un acteur clé de la transformation de la ‘cause palestinienne’ en ‘révolution palestinienne’, transformation voulue et orchestrée, à l’époque, par l’URSS. Ainsi, Habache fonda le mouvement communiste et terroriste FPLP en 1967.
Pierre Haski, sur Rue89 (2) rappelle qu’avec la mort de Habache, c'est une page d'histoire palestinienne qui s'est tournée mais aussi une page de l'histoire politique française, « avec le scandale qui avait accompagné l'accueil du chef palestinien dans un hôpital parisien en 1992, faisant valser quelques têtes au sommet de l'Etat ».
« En 1992 », poursuit Pierre Haski, « victime d'une attaque cérébrale, Georges Habache avait été accueilli et soigné en urgence en France, ce qui avait provoqué un tollé. Israël avait protesté contre l'accueil d'un chef terroriste aussi cruel, et la droite française s'en était prise à Roland Dumas, alors ministre des Affaires étrangères, qui avait organisé l'accueil de Georges Habache sans prévenir François Mitterrand alors en déplacement à l'étranger. Le chef de la diplomatie, un proche de Mitterrand, avait sauvé sa tête, mais avait sacrifié le Secrétaire général du Quai d'Orsay, François Scheer, et plusieurs autres hauts fonctionnaires, tandis que Georgina Dufoix, directrice de la Croix Rouge française qui avait organisé le transfert sanitaire, démissionnait, elle aussi, dans la foulée » ajoute Pierre Haski.
« Il (ndlr Habache) se fait connaître en lançant (…) la stratégie des détournements d'avion, notamment du vol d'Air France détourné en 1976 sur Entebbe, en Ouganda, épisode célèbre de la guerre larvée israélo-palestinienne (…) Longtemps, les palestiniens des territoires se partageaient entre cette ‘gauche’ incarnée par Habache, portant le keffieh (écharpe) rouge, et le Fatah de Yasser Arafat, au keffieh à damier noir et blanc. L'éventail politique palestinien très morcelé comptait alors de nombreuses autres ‘chapelles’, comme le FDPLP, lui aussi marxiste (…) ou le FPLP-Commandement Général d'Ahmed Jibril, scission du mouvement de Georges Habache » conclut Pierre Haski.
J’aimerais, quant à moi, résumer ici l’histoire incroyable du vol d'Air France détourné en 1976 sur Entebbe, en Ouganda. En 1976, un vol Air France, en provenance de Tel-Aviv, transportant 244 passagers, décolle d’Athènes, pour rejoindre Paris. Peu après le décollage, le vol est détourné par des terroristes, notamment palestiniens. Les preneurs d'otages, notamment deux palestiniens du Front populaire de Libération de la Palestine de Georges Habache et deux Allemands de la Fraction armée rouge (Bande à Baader), prennent le commandement de l'avion et le détournent vers Benghazi en Libye, puis font décoller l’avion qui arrive à l'aéroport d'Entebbe en Ouganda.
Le gouvernement israélien décide d'entreprendre une opération de secours pour libérer les otages. Quatre avions de transport Hercules C-130 de l'armée de l'air israélienne décollent d'Israël et atterrissent à l'aéroport d'Entebbe sans être repérés par le contrôle aérien ougandais. Une centaine de soldats israéliens sont ainsi envoyés à Entebbe. Une Mercedes noire et une Land Rover, des modèles identiques à celles utilisés par le président ougandais Amin Dada et ses gardes du corps lorsqu'ils venaient rendre visite aux otages sont employées pour détourner les soupçons. Les responsables ougandais de la tour de contrôle sont confondus par ce stratagème, si bien qu'ils laissent la Mercedes et la Land Rover approcher du terminal. Les otages sont assis dans le hall principal du bâtiment.
Les Israéliens sautent alors de leurs véhicules et jaillissent brusquement dans le terminal. Trois pirates de l'air dans le bâtiment visent les troupes israéliennes avec leurs armes et sont abattus. Les soldats israéliens dégoupillent leurs grenades à main, défoncent la porte et lancent les grenades à l'intérieur de la pièce. Après les explosions, des soldats israéliens entrent dans la pièce et tuent les trois autres preneurs d'otages, assommés par l'explosion. Les Israéliens retournent à leurs avions et embarquent les otages à bord. Le monde entier découvre ce que cela veut dire, ne pas céder au terrorisme, à la terreur meurtrière. Samedi 26 janvier, un ‘dirigeant historique de la révolution palestinienne’, un criminel, est mort. Et les détournements d’avion révolutionnaires cèdent aujourd’hui la place aux kamikazes islamiques…
(1) www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=27448
(2) http://www.rue89.com/2008/01/26/la-mort-en-exil-de-georges-habache-eternel-rival-darafat
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