dimanche 20 janvier 2008

BUSH ET SARKOZY ONT-ILS TRAHI ?


BUSH ET SARKOZY ONT-ILS TRAHI ?

Miguel Garroté

http://www.monde-info.blogspot.com


Le 15, puis le 16 janvier, j’ai peut-être eu confirmation – hélas ! – de ce que je commençais à redouter depuis un peu plus de deux mois.
De quoi s’agit-il ?

Il s’agit du fait que Georges W. Bush et Nicolas Sarkozy ont, semble-t-il, renoncé à défendre la société libre de culture judéo-chrétienne.
Il s’agit du fait qu’ils semblent trahir la société libre judéo-chrétienne qui les a élus, qui les a portés au pouvoir, qui les a hissés à la fonction présidentielle.

Du moins des événements, très récents, nous permettent-ils, de redouter, qu’il y ait renoncement ; et peut-être même trahison.
Le mardi 15 janvier, j’ai eu confirmation, de ce que je redoutais, en lisant un article sur Georges W. Bush, écrit par Guy Millière pour Metula News Agency (info # 011501/8
http://www.menapress.com/). Le lendemain, mercredi 16 janvier, j’ai encore eu confirmation, de ce que je redoutais, en lisant un article sur Nicolas Sarkozy écrit par Menahem Macina pour le site de l’Union des Patrons Juifs de France (http://www.upjf.org/actualitees-upjf/article-13655-119-4-sarkozy-donne-au-monde-arabe-impression-qu-choisi-son-camp-nest-pas-celui-israel.html).

Guy Millière et Menahem Macina ont écrit, noir sur blanc, ce qui me trotte dans la tête depuis un peu plus de deux mois. A vrai dire, depuis un peu plus de deux mois, je tentais d’épargner G. W. Bush et Nicolas Sarkozy afin de ne pas monter, tout de suite, dans le train des contestataires.

J’ai incriminé au maximum l’entourage de Bush et de Sarkozy. J’ai mis la Conférence d’Annapolis sur le dos de Condoleezza Rice. J’ai relativisé la visite de Kadhafi et l’intrusion de Carla Bruni dans la vie publique et privée de Sarkozy. Mais, au fond de mon cœur, j’éprouvais, depuis l’automne 2007, une amertume, une déception, tant vis-à-vis de Bush que vis-à-vis de Sarkozy.

C’est, du reste, Albert Soued (
http://www.nuitdorient.com/) qui, le premier, m’a alerté par e-mail. Car j’avais pondu un texte franc et massif sur les FARC, mais sans impliquer Sarkozy, pourtant co-responsable, de cette mascarade. Depuis, les FARC ont enlevé six touristes, sans doute pour compenser la libération des deux otages. Comme il fallait s’y attendre, la majorité des médias n’ont rien dit sur l’enlèvement des six touristes, survenu juste après la libération des deux otages. Je note qu’à ce rythme, les FARC enlèvent trois fois plus de personnes qu’ils n’en libèrent, ce qui donne une autre dimension à l’euphorie complaisante des médias, lors des libérations – surmédiatisées – d’otages. Mais revenons à Bush et à Sarkozy.
Concernant Bush, Guy Millière écrit :
« Force m’est de constater que la "doctrine Bush" est en train de subir des distorsions qui pourraient la rendre méconnaissable, et que l’auteur de ces distorsions est George Walker Bush lui-même […] Bush semble désormais persuadé que la paix sera possible au Proche-Orient pour peu qu’Israël fasse les concessions requises, et il adopte sur ce sujet un discours qui se rapproche très dangereusement de celui qui prévaut dans le monde arabe […] L’objectif principal de Bush semble être de s’assurer l’alliance et le soutien des régimes arabes de la région face à l’Iran, et tout faire pour qu’un statu quo se mette en place, qui permette de conforter la stabilisation en Irak. Pour parvenir à cet objectif, le sacrifice des intérêts d’Israël lui semble être un prix peu élevé à payer […] Bush, faut-il le rappeler, était censé être le meilleur ami qu’Israël ait eu à la Maison Blanche. C’était avant le retour des "réalistes", et avant que Condi Rice ne montre son vrai visage ».

Concernant Sarkozy, Menahem Macina écrit notamment :
« Non, Monsieur le Président, ce n'est pas "grâce à la civilisation musulmane" que l'Occident "a recueilli l’héritage grec" - à savoir, les trésors de la philosophie et de la science antiques -, mais grâce aux lettrés chrétiens syriaques, qui, entre les IVe et VIIIe siècles, ont traduit dans leur dialecte araméen la majeure partie de ces écrits, qu’ils ont ensuite rendus accessibles aux chrétiens de langue araméenne captifs en Perse, d'abord, puis, à partir du VIIIe s., aux lettrés musulmans, en les traduisant du syriaque en arabe. Ce qui n’a pas empêché les musulmans de les persécuter, de les exiler, voire de les mettre à mort, et, dans les siècles postérieurs, de faire en sorte qu’on oublie le rôle de ce chaînon capital de la transmission de la culture antique jusqu’à l’Occident […] Rien, en effet, n’obligeait Nicolas Sarkozy à prononcer cette phrase, à allure de slogan pour manifestation pro-palestinienne : "Justice pour le peuple palestinien, c’est la condition de la paix et de la sécurité d’Israël". Rien, en effet, n’obligeait Nicolas Sarkozy à prononcer cette phrase, à allure de slogan pour manifestation pro-palestinienne : "Justice pour le peuple palestinien, c’est la condition de la paix et de la sécurité d’Israël". Traduction : si les Israéliens n’obtiennent ni la paix, ni la sécurité, c’est parce qu’ils ne font pas justice au peuple palestinien. Par contre, pas un mot sur le terrorisme palestinien, ni sur l’enseignement de la haine anti-israélienne qui sourd de tous les discours en arabe des dirigeants palestiniens, peuple les programmes de télévision de l’Autorité Palestinienne, et est omniprésente et explicite dans les manuels scolaires palestiniens […] L’homme d’Etat avisé qu’est Nicolas Sarkozy, ne peut pas ignorer que son hourrah final : "Vive l’amitié franco-saoudienne ! Vive l’amitié franco-arabe !", sera perçu comme un ralliement inconditionnel aux thèses des ennemis d’Israël. En effet, pour le monde arabe […] vous ne pouvez être l’ami des Arabes et celui d’Israël. Et l’Arabie Saoudite a prouvé que telle était bien la clause secrète, sous-jacente aux contrats juteux et aux accords stratégiques avec le monde arabe, en réitérant un comportement dont elle est coutumière, et auquel aucun commis-voyageur présidentiel n’a jamais osé résister. Un journaliste français qui devait accompagner le Président dans son voyage officiel à Ryad, s’est vu refuser un visa, et ce malgré l’intervention du CRIF auprès de Nicolas Sarkozy. Il est vrai que, quoique citoyen français, ce journaliste indésirable a le tort d’être Juif, de collaborer au « magazine L’Arche, mensuel de haute qualité du judaïsme français, et de participer, de façon accessoire, à des émissions de la télévision israélienne ».

Conclusion : Juifs et Chrétiens, nous voici donc, une fois encore, confrontés à la même et dure réalité : Israël et la société libre de culture judéo-chrétienne sont sacrifiés sur l’autel des intérêts pétrochimiques arabes et de la palestinophilie aiguë de nos dirigeants autruchons. Dans ce contexte, refait surface la chimère de l’Euro - Méditerranée, cette fraternité virtuelle, censée rassembler l’Europe, l’Asie mineure, le Proche et le Moyen-Orient, ainsi que le Maghreb. De ce fait, le bassin méditerranéen acquiert soudain une énorme superficie avec, au plan démographique, une écrasante majorité musulmane. En terre, dite d’islam, les régimes, tantôt laïcs totalitaires, tantôt théocratiques totalitaires rigolent, sachant qu’ils ont de beaux jours devant eux, grâce, ou plutôt à cause de leur pétrole et à cause de notre lâcheté. En janvier 2009, il se peut qu’un président américain, républicain et néoconservateur, entre en fonction. Enfin, peut-être. Mais d’ici-là et - qui sait ? - au-delà de janvier 2009, nous allons vivre dans le flou. Oui, le flou. Mais un flou violent.

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