Maffia, narcotrafic et terrorisme font toujours aussi bon ménage. De la Colombie à la Thaïlande, en passant par la Bulgarie, les filières de la terreur donnent du fil à retordre aux services secrets occidentaux. Surtout quand certains gouvernants occidentaux se sont comportés - et se comportent parfois encore - comme des amateurs. Les informations très récentes énumérées ci-après confirment tout cela.
Mercredi 9 avril, à 15:00, Axel Gyldén, sur lexpress.fr, fait quelques révélations intéressantes : « Les Farc ont rejeté, ce mercredi, la mission humanitaire française envoyée pour secourir Ingrid Betancourt. Un nouveau revers pour Paris qui, depuis 2003, a multiplié les erreurs (…) C’est un nouveau coup d’épée dans l’eau: la mission humanitaire française (…) a été jugée ‘irrecevable’ six jours plus tard par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) dont le communiqué de ce mercredi précise qu’elles n’agissent jamais ‘sous la pression de campagnes médiatiques’ ».
« Quelques jours auparavant, la guérilla avait déjà qualifié le président Nicolas Sarkozy d’ingénu. Celui-ci est à l’origine de cette opération lancée dans la précipitation (…) Prévisible pour qui connaît la mentalité et le mode de fonctionnement politique des Farc, cette douche froide s’ajoute à la longue série des échecs de la diplomatie française, tantôt naïve à l’égard de la guérilla, tantôt arrogante à l’encontre des dirigeants colombiens (…) cette énième bourde - qui n’a pas été relevée en Colombie - paraît anecdotique en comparaison de l’opération dite ‘14-Juillet’, lancée en 2003 par Dominique de Villepin pour sauver Ingrid ».
« Celle-ci reste le plus gros fiasco diplomatique français de ces dernières années. Sur la foi d’un tuyau crevé, l’ancien ministre des Affaires étrangères monte alors, ‘en solo’, une opération de barbouzes digne des Pieds nickelés. Sans prévenir ni l’Elysée, ni Matignon, ni le ministre de la Défense (dont dépend la DGSE, service de renseignement extérieur), et encore moins les gouvernements colombien et brésilien, il affrète un Hercules C 130, avec 11 agents secrets à bord, qui atterrit à Manaus, en Amazonie brésilienne, non loin de la Colombie. Après quatre jours de vaine attente dans la jungle, le commando repart. Sans Ingrid (…) A l’époque, l’ambassadeur de France à Bogota se nomme Daniel Parfait ».
« Or celui-ci n’est autre que l’amant, puis le mari d’Astrid Betancourt, sœur d’Ingrid ! Un mélange des genres dénoncé par le correspondant de l’Agence France-Presse à Bogota Jacques Thomet – auteur de l’instructif ‘Ingrid Betancourt. Histoire de cœur ou raison d’Etat ?’, publié chez Hugo doc en 2006. (…) A Bogota – où le gouvernement se sent obligé de rappeler que les otages ne sont pas en sa possession – la voix de la France finit par exaspérer. D’autant qu’aux impairs de la France ‘officielle’ s’ajoutent les déclarations acerbes du clan Betancourt, Astrid et Yolanda (sœur et mère d’Ingrid) en tête, à l’encontre du président colombien, Alvaro Uribe », conclut Axel Gyldén, sur lexpress.fr.
Toujours le mercredi 9 avril, à 17:12, l’ESISC diffuse une dépêche riche en révélations : « Les autorités judiciaires thaïlandaises ont (…) annoncé qu'elles entameraient la procédure en vue de son extradition (ndlr de Viktor Bout, un des plus importants trafiquant d'armes au monde, arrêté en Thaïlande le 6 mars) vers les Etats-Unis (…) Les autorités judiciaires américaines ont émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de Viktor Bout après les attentats du 11 septembre 2001 ». Viktor Bout a notamment approvisionné en missiles sol-air les Taliban. Il a également fourni en armes - entre autre - les FARC. Viktor Bout, ancien agent du KGB, a créé dès 1993 un réseau d’avions militaires russes qui livrent des armes dans le monde entier.
The Times, du jeudi 10 avril, révèle les connexions entre primo le crime organisé, secundo les réseaux islamiques de la terreur et tertio le ministre bulgare de l’intérieur Rumen Petkov (ndlr la Bulgarie est membre de l’Union européenne) : « Le gouvernement bulgare a été accusé d’implication au plus haut niveau avec les gangs du crime organisé hier dans un (…) rapport (ndlr livré par des parlementaires bulgares), rapport qui met en lumière l’échec de la coalition au pouvoir dans la lutte contre la corruption ».
« Des secrets d’Etat ont été remis à des maffieux de haut rang (...) Les profits générés par le narcotrafic ont été canalisés vers des groupes terroristes au Liban (Hezbollah) et ailleurs au Moyen Orient (...) Le rapport est sorti (hier) après que Georgi Stoev, qui a écrit sur la maffia et Borislav Georgiev, chef d’une entreprise nucléaire aient été assassinés cette semaine. Le rapport fait également suite à un appel de la Commission européenne en vue d’une action urgente contre la corruption et le crime organisé » conclut The Times.
Miguel Garroté
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