vendredi 21 mars 2008

LIBAN : UN CHEF CHRETIEN PARLE


LIBAN : un chef chrétien parle


Dans une interview (1) menée par Sylviane Zehil avec le chef du comité exécutif du parti chrétien des Forces Libanaises (FL), Samir Geagea, pour le quotidien libanais L’Orient-Le Jour, interview menée à New York le 20 mars, le chef chrétien fait quelques commentaires intéressants sur le Liban. L’Orient-Le Jour signale que Samir Geagea « a profité de son passage à New York pour rencontrer des personnalités internationales et américaines d’origine libanaise afin de leur exposer le point de vue des FL (ndlr parti chrétien) et du 14 Mars (ndlr mouvement pour l’indépendance du Liban) sur la situation politique ».

« Lors de deux dîners donnés en son honneur à New York et à Brooklyn, il s’est adressé à la diaspora libanaise, affirmant que ‘la crise actuelle risque de se prolonger. Il y a une grande bataille qui se déroule en ce moment au Liban. C’est le destin du Liban qui se joue ; un pays aux frontières reconnues (…) Nous avons un gouvernement légitime et légal, mais il marche au ralenti puisqu’on attend toujours les élections présidentielles’. Si les efforts en cours pour élire le général Michel Sleimane échouaient, Samir Geagea a répondu : ‘Au cas où nous devrions élire un président à la majorité absolue, nous choisirons, bien sûr, l’un des deux candidats principaux, qui sont Boutros Harb ou Nassib Lahoud. Quant à moi, je ne suis pas candidat’ ».

Accusant l’opposition (ndlr le Hezbollah et ses alliés) de paralyser le Parlement et de bloquer la présidentielle, il a poursuivi : ‘C’est la stratégie du chaos. Ils pensent qu’il faut passer par le chaos pour revenir à la situation antérieure, c’est-à-dire une apparence d’État alors que les décisions stratégiques seraient prises ailleurs, entre le Hezbollah, la Syrie et l’Iran’ ».

« Pour M. Geagea, si la crise se prolonge, il y aura alors deux projets pour le Liban. ‘Le résultat final est clair. Le premier, celui du 14 Mars (ndlr mouvement pour l’indépendance du Liban), est l’établissement d’un État libanais fort, libre et vraiment souverain. Le gouvernement Siniora (ndlr gouvernement actuel) en est l’échantillon. Le second projet, qui est celui de l’opposition (ndlr le Hezbollah et ses alliés), c’est l’établissement d’un simulacre d’État (…) sous contrôle syrien et iranien. La décision stratégique reviendrait au Hezbollah, à la Syrie et à l’Iran, sans toutefois aboutir à un État dans le vrai sens du terme’ ».

« Au sujet de sa rencontre avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, M. Geagea a souligné : ‘Il est clair que la Syrie est en train de bafouer les résolutions du Conseil de sécurité 1559, 1680, 1757, 1701 ; il faut que l’ONU fasse quelque chose dans ce sens car il y va de sa crédibilité’. Une nouvelle Administration américaine en 2009 risque-t-elle de changer la donne au Liban ? Samir Geagea : ‘À mon avis, les choses vont continuer de la même manière. Même si les démocrates viennent au pouvoir, les grandes stratégies de l’Amérique ne changeront pas. C’est une continuité politique avec différentes approches’ ».


Miguel Garroté

http://www.monde-info.blogspot.com

(1)
http://www.lorient-lejour.com.lb/page.aspx?page=article&id=367694

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